Comment être un orthodontiste heureux

Beaucoup de praticiens subissent leur activité professionnelle et se laissent emporter par le courant de leur vie quotidienne tels de frêles esquifs dans une tempête ! Et pourtant, prendre le contrôle de sa vie professionnelle est la clé d’un exercice serein. Mais cela exige de définir le type de vie désiré. L’éminent spécialiste américain en management Tom Peters, ne dit rien d’autre lorsqu’il affirme que « La plupart des gens passe plus de temps à planifier leurs vacances que leur vie ».

A chacun ses aspirations : l’un s’organisera pour ne travailler que 2 jours et demi par semaine si son centre d’intérêt majeur se trouve en dehors du cabinet. A l’inverse l’un de ses confrères, passionné par l’orthodontie, choisira d’exercer cinq jours. Mais, indépendamment de la façon dont chacun définit sa qualité de vie, vous devez avoir à l’esprit cinq facteurs que vous devrez toujours prendre en compte pour atteindre vos objectifs propres.

1. Répondez à la question : Où veux-je aller ?

Voici la question qui me pose le plus de problèmes en tant que consultant. Nous travaillons avec de nombreux cabinets, de tailles variées et sur des questions allant de la gestion des rendez-vous à la gestion financière ou à la communication. Mais dans la plupart des cas, nos nouveaux clients ont des difficultés à répondre à cette simple question. Et il n’est pas rare qu’ils attendent de nous, une réponse à leur place.

Cependant, définitivement, il s’agit de la seule question à laquelle je ne peux avoir de réponse. Quels objectifs précis voulez-vous définir ? Personne d’autre que vous ne peut répondre à cette question. Il n’est pas suffisant de dire « je veux augmenter mon chiffre d’affaire » ou « je veux attirer de nouveaux patients ». On peut penser qu’il s’agit là de l’objectif de tout le monde. Mais en fait, je constate qu’une majorité d’Orthodontistes désirent moins de stress, un meilleur confort de travail et une meilleure efficacité. Ce sont les principales raisons qui les poussent à faire appel à nous.

Alors, la bonne question à vous poser est : « Qu’est ce qui vraiment importe pour moi et où veux-je aller ? ». Prenez une feuille de papier et écrivez la réponse en quelques lignes.

2. Eliminez la source du stress

Le stress se développe souvent lorsque le praticien essaye de réaliser une orthodontie de qualité alors que dans le même temps il est confronté à toute une série de tâches fastidieuses (administratives, de gestion, non cliniques, management), qui le détourne de sa vocation.

Ce stress quotidien a des effets très négatifs. Il est à l’origine d’une baisse de capacité de concentration qui engendre elle-même une perte d’efficacité. Il empêche toute vision globale de l’activité du cabinet à moyen terme et réduit les objectifs du praticien à la gestion au jour le jour de ses journées de travail. Un recrutement adéquat, une délégation appropriée et la formation d’une équipe efficace pour s’occuper des aspects non cliniques, permettent dans ce cas de se concentrer sur son exercice de façon plus sereine.

3. Evitez la dépendance financière

Préserver son indépendance financière personnelle et professionnelle est sans doute l’un des facteurs les plus importants permettant d’améliorer sa qualité de vie. Je recommande aux confrères de contrôler complètement leurs découverts et d’établir un budget prévisionnel afin de ne pas être confrontés à des déficits récurrents beaucoup plus difficiles à régler que ce qu’ils apparaissent à première vue.

Malheureusement, il est facile de basculer dans un découvert professionnel mais beaucoup plus difficile d’en sortir !!! Ceux qui ont connu cela savent ce que je veux dire. Attention donc au surinvestissement inutile, aux prélèvements personnels incontrôlés et aux achats impulsifs.

4. Ne vous attachez pas aux seuls résultats financiers

Il ne s’agit pas, à l’inverse, d’orienter toute l’activité du cabinet vers le seul objectif de rentabilité financière même si c’est un élément majeur dans la vie du cabinet.

En effet, en oubliant le cœur de son métier on devient ce que j’appelle un robot orthodontiste collant mécaniquement ses brackets l’œil rivé sur le chronomètre. Il est important de considérer l’amélioration des résultats financiers non pas comme une fin en soi, mais tout simplement comme la conséquence d’une meilleure organisation et la récompense d’un traitement bien réalisé.

5. Soyez en bonne forme physique

Bien entendu, tout le monde peut tomber malade ! La question est de savoir si le praticien fait bien en sorte d’arriver au cabinet en forme. Il doit pour cela veiller à son activité en dehors du cabinet, faire de l’exercice physique, dormir suffisamment, bien se nourrir et faire des check-up annuels en étant particulièrement attentif à son dos et son cœur ! Et, cela va sans dire, éviter le tabac.

6. Evitez les influences négatives

Je n’irai pas jusqu’à conseiller d’éteindre la radio et la télévision au moment du journal télévisé (quoique…). Mais, je vous invite à faire en sorte de ne pas trop écouter vos patients et les personnes de votre entourage qui ont systématiquement un état d’esprit négatif (nous en connaissons tous…). Ils auront toujours de bonnes raisons pour vous décourager vis-à-vis de vos propres objectifs !

Je suis convaincu qu’une qualité de vie élevée est un objectif que chaque orthodontiste devrait viser. Il est toujours possible de se satisfaire de sa façon de vivre à court terme. Mais le bonheur ne peut s’obtenir qu’en ayant une vision large et à long terme de sa vie professionnelle ainsi qu’un plan d’action. A méditer…

« La plupart des gens passe plus de temps à planifier leurs vacances que leur vie ».